J'étais en pleine campagne pour le musée du XXe siècle. La semaine avant le vernissage, le British Council m'annonce qu'il ne donne plus ses subventions. Il a fallu porter cette opération à bout de bras. Les Sixties n'étaient pas encore à la mode (considérées comme baba-cool ridicules). Je défendais le Pop Art anglais et particulièrement Hamilton, qui est un grand monsieur. Je défendais la figuration narrative française (Erro, Rancillac, Cueco, Klasen, Raysse, Fromanger, Monory...) Je défendais la bande dessinée française, Fred, Pellaert, Forest, Giraud-Moebius, Bretécher, Gotlib, Wolinski, Gébé, Reiser... Plossu me passait des photos de ses errances. Il y avait la moitié de spécialistes anglais, un livre en anglais, un festival à Londres et l'expo allait au Musée d'art moderne de Brighton. Je mêlais la musique, les Shadoks, Steadman, le mobilier de Panton, le feuilleton Le Prisonnier, Archigram, les happenings, Godard ou les photos de Blow-Up d'Antonioni. Il y eut une grande fête avec les artistes dans l'atelier de Belleville et à Brighton. Depuis, j'aime toujours ces personnages mais vomis la sous-sauce commerciale sixto-seventies qu'on nous sert. le Centre Pompidou se penchera avec retard sur le sujet. |