Nous étions une génération de l'après-68. On nous serinait que tout avait été fait et que rien ne pouvait changer. Nous, les libertaires, nous changions déjà notre manière de vivre, crachions sur les saloperies des militants encartés qui justifiaient tout au nom du parti et du grand soir à venir. Nous n'avions aucune illusion sur la fonction mercantile de l'art dans la société. Notre production, c'était notre vie. Nous faisions des petits boulots pour découvrir des moments rares : Brest au petit matin après avoir roulé et bu, comme le Louvre au Pavillon de Flore pour des discussions passionnées devant Goya et des pieds croisés ou Loth et ses filles. |