10 : 11 : 10

Dictionnaire mondial des images et Maison d'histoire de France

"Réflexion sur un nouvel objet de la culture humaine, le visuel", selon l'expression de Jacques Le Goff, cette somme rassemblant 275 spécialistes du monde entier sort en libraire version poche (diffusé par SODIS-Gallimard). Elle coûte 35 euros. J'aurais préféré moins cher encore. Mais c'est une référence sur le long terme qui devient largement accessible.

A l'heure des chamailleries sur la Maison d'histoire de France, voilà une ouverture concernant un aspect fondamental des connaissances aujourd'hui : l'univers visuel. Dans un temps où civilisations, supports et époques se catapultent avec la même actualité sur écran pour tous, des repères larges sont indispensables. Il s'agit d'un enjeu essentiel du futur plutôt que les querelles stériles sur l'"identité nationale".

Là encore, allons de l'avant et exportons nos savoirs.

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Au fait, dans les remous sur cette fameuse "Maison d'histoire" voulue par le Président de la République et sur laquelle je me suis exprimé dans le journal Le Monde du 28 octobre 2010, je verse ici une pièce au dossier à laquelle beaucoup font allusion et qui m'est réclamée. Elle est reproduite dans les "traces" de ce site à l'année 1996 mais pas très lisible (j'ai donc retranscrit).

Rappelons que j'ai rédigé et lancé cet appel en 1996. Il avait fait l'unanimité dans les médias et avait été soutenu officiellement par le Président  Jacques Chirac (courrier du 10 février 1997) et le Premier ministre Lionel Jospin. Je dirigeais alors le Musée d'histoire contemporaine et l'appel  à créer un grand musée d'histoire tête de réseau touchait  le XXe siècle. Un comité prestigieux l'avait soutenu (j'avais sollicité des personnalités politiques de droite et de gauche, des historiens français et étrangers, les directeurs des deux grands musées d'histoire allemands, et Jacques Julliard avait accepté de le présider). Claude Allègre était chargé du dossier, qui finalement n'a pas abouti.

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POUR UN MUSEE D'HISTOIRE DU XXe SIECLE


La France est reconnue dans le monde entier pour ses écoles historiques. Pourtant, alors que nous allons changer de millénaire, elle manque de musées de synthèse sur son histoire. En particulier, il n'existe aucun parcours sur l'histoire de notre siècle, siècle riche en bouleversements qui construisent le monde d'aujourd'hui.

Deux musées en Allemagne (la Maison d'histoire de Bonn et le Deutsches Historisches Museum de Berlin) se sont créés pour traiter de l'histoire nationale en rapport avec l'histoire internationale. A l'heure où les questions d'intégration et de civisme se posent, un parcours sur l'histoire de nos Républiques (à partir de 1870), sur l'histoire de nos sociétés, des transformations économiques, culturelles, de la vie quotidienne, peut permettre d'illustrer et de faire comprendre notre passé. Alors que les échanges internationaux se multiplient, que les images circulent sur la planète, une histoire de la France en Europe et dans le monde, une histoire des grandes heures du siècle, jouent un rôle pédagogique essentiel, un rôle d'attraction touristique, un rôle d'animation pour les familles, et aussi un rôle de "musée hors le musée" par la diffusion de produits dérivés (notamment grâce aux nouvelles technologies).

L'histoire récente passionne le grand public. Elle fait partie de notre mémoire collective et concerne des couches très larges de la population (notamment les moins favorisées qui ne se rendent pas dans d'autres musées). Les difficultés économiques ne doivent donc pas interdire la réalisation d'un lieu vivant d'enseignement, de spectacle, de réflexion, contribuant à saisir notre monde en mutation.



Un comité de soutien prestigieux s'est constitué pour ce projet sous la présidence de Jacques Julliard :

Maurice Agulhon, Jean-Pierre Azéma, Jean-Jacques Becker, François Bedarida, Serge Berstein, Jean-Denis Bredin, Jean-Marie Cavada, Alain Decaux, Georges Duby, Marc Ferro, Robert Frank, René Girault, Alfred Grosser, Stanley Hoffmann, Jean-Noël Jeanneney, Jack Lang, Jacques Le Goff, François Léotard, Pierre Milza, Pierre Nora, Jean d'Ormesson, Pascal Ory, Mona Ozouf, Jack Ralite, René Rémond, Jean-Pierre Rioux, Michel Rocard, Sergio Romano, Henry Rousso, Hermann Schäffer, Philippe Séguin, Jean-François Sirinelli, Christoph Stölzl, Rudolf von Thadden, Hubert Tison, Maurice Vaïsse, Simone Veil, Michel Winock.

Pour tous renseignements :
Laurent Gervereau, Président de l'Association internationale des musées d'histoire et co-directeur du Guide des musées et collections d'histoire en France, Musée d'histoire contemporaine,...

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07 : 11 : 10

10 propositions pour entrer dans le XXIe siècle !

L’insatisfaction est grande en France. Pourtant, l’échéance présidentielle permet-elle de dégager dans l’opinion publique des enjeux clairs concernant le futur du pays ? Il semble plutôt que gérer correctement la pénurie et protéger des périls mondiaux soient les seules perspectives. L’heure est –singulièrement dans l’hexagone—à la plainte, à l’impuissance, à la morosité ou à la dépression.  Il est donc temps d’ouvrir les yeux.

Nous, les pluros-futuros, voulons redonner du mouvement et de l’imagination, dans la lucidité : pessimisme dynamique. Nous voulons résolument que cela se passe dans un cadre pluraliste, car nous refusons comme modèle général le totalitarisme de communautés autistes ayant arrêté définitivement leur mode de vie.

La France est un pays-monde avec une population aux identités imbriquées. Français, réveillez-vous !  Connaissez le passé long et stratifié de votre territoire et ouvrez-vous au monde tel qu'il bouge ! Finie la politique de l'autruche. Dans le cadre planétaire actuel où les économies sont interdépendantes et les périls globaux, il est ridicule de continuer à faire croire à un quelconque « pré carré » fermé possible. En revanche, priver une jeunesse et toute une société de perspectives, ne regarder que les aspects négatifs de la globalisation, faire croire à des solutions uniques même si elles sont insatisfaisantes, constituent des mensonges patents. Les choses fonctionnent de telle manière parce que nous acceptons qu’elles fonctionnent de cette manière.

Il est urgent donc de rétablir l’espoir et de se focaliser sur de vrais enjeux. Il est urgent de rétablir la responsabilité individuelle, la volonté, le courage et la dignité. Voici donc dix thèmes non hiérarchisés pour inviter à enfin entrer dans les questions de notre siècle :

1.
L’individu est la référence de base. Il reçoit des connaissances qui doivent lui permettre de se mouvoir dans son milieu et d’effectuer des choix. Cela suppose une éducation pratique partout et théorique pour comprendre différentes façons d’appréhender le monde et notre aventure collective. L’éducation va du local au global. Elle est pluraliste et comparatiste : lire, écrire, compter sûrement (moins utile en forêt amazonienne que la connaissance de la flore et de la faune), mais aussi connaître les différentes visions du monde, se situer géographiquement et dans le temps, se repérer musicalement et dans l’univers visuel. Le Tout conditionne l’un mais l’un pèse sur le Tout.

2.
L’individu adulte effectue des choix qui peuvent changer. La diversité est une valeur qui doit interdire les discriminations. La recherche de l’égalité des chances n’est pas un égalitarisme absurde, mais la possibilité pour chacune et chacun de développer des activités et des facultés variées. Le travail, l’effort, le dépassement de soi sont des valeurs, comme la capacité à jouir du quotidien. Nous devons sortir d’une crise de modèles liée au news market, surmontrant la bêtise, la veulerie, la plainte de bêtes de cirque exhibées, le caritatif sanctifié sans enquête sérieuse. Le savoir, l’effort, le courage, l’imagination, la liberté d’esprit doivent redevenir des modèles, comme le choix de l’intensité contre la durée insipide. De plus, une société qui prive sa jeunesse de perspectives, d’espoir, de mobilité, qui s’enfonce dans le torticolis rétro et la rapacité des mêmes têtes depuis trente ans nous expliquant qu’ils ont échoué mais qu’on ne peut pas faire mieux, cette société-là est en voie d’extinction dans un grand hôpital ou d’explosion.

3.
Il n’est pas un type de comportement, d’organisation, de vision du monde, qui vaille d’être appliqué universellement. Il faut sortir d’un néo-colonialisme mental qui irrigue des « schémas de développement » appliqués artificiellement partout pour le « Bien » supposé des peuples, alors qu’ils créent misère matérielle et morale ailleurs. La relativité suppose de prendre en compte toutes les options, de choisir, d’évoluer : pas de société parfaite au temps arrêté. Dans ce sens, tous nos comportements sont revus avec le prisme d’un tri sélectif : anciens comportements ou objets conservés ou abandonnés, nouveaux choisis ou rejetés. Voilà le temps rétro-futuro qui s’annonce, notre nouvelle concordance des temps dynamique avec ouverture planétaire : spirale fossile inspirant des vaisseaux virtuels en image métaphorique.

4.
Les deux grands enjeux à venir sont sociaux et environnementaux : socio-ecolo. Comment, d’une part, bâtir des sociétés hors d’un appauvrissement mental et d’une addiction consommatrice sans satisfaction avec, de l’autre côté, l’accumulation insensée de l’argent ? Comment, de l’autre, comprendre que des périls nous assaillent (et les plus modestes en premier lieu) quotidiennement avec les pollutions, la malbouffe ? Comment oublier la destruction vertigineuse des modes de vie, laissant des individus désespérés, acculturés (et tout s’imbrique : ainsi favoriser l’agriculture vivrière contre les monocultures intensives, c’est aussi favoriser des modes de vie multiples) ?

5.
La grande révolution à venir est en fait le réveil des individus en réseau prenant conscience de leur pouvoir sur le « visible », sur leur environnement immédiat. Le niveau local devient l’enjeu fondamental du monde à venir, pas un local fermé sur lui-même et émietté mais un local en dialogue mondial constant : local-global ou micro-macro. Les Etats doivent négocier des pactes planétaires minimaux. Et les individus inventent leurs comportements : veut-on vivre et bâtir à Limoges comme à Lyon, à Pointe-à-Pitre comme à Casablanca ? L’écologie culturelle n’est pas une défense figée du passé folklorique (alors que toutes les cultures sont le fruit de transformations) mais la volonté de vivifier la diversité en permettant la diversification de la diversité sous impulsions individuelles.

6.
Nous passons de la société du spectacle (ère de la télévision) aux sociétés des spectateurs-acteurs (temps d’Internet). Nos actes d’achat comme notre capacité d’informer changent totalement le paysage, dès lors que chacune et chacun a compris son pouvoir. Acheter des pommes ou des soutien-gorge de proximité pour défendre des emplois, une qualité particulière et des savoir-faire a des conséquences directes : consommateurs-acteurs. Alerter sur des censures, des comportements non-éthiques, appeler à des boycotts, crée une démocratie directe salutaire et fait exploser la structure de l’offre d’informations avec des multi-regards.

7.
L’économie est une technique. Nous avons inversé les priorités en mettant les techniciens comme décideurs : la maison doit être construite sous les ordres de l’architecte, pas du plombier. Il faut remettre l’économie sous la volonté politique. Cela permettra de trouver des solutions innovantes, de cesser le faux débat croissance/décroissance pour insister sur des croissances diversifiées, la vitalité de micro-marchés. Il faut aussi comprendre que la séparation travail-loisir n’est pas une dichotomie Enfer-Paradis, car le travail doit permettre la valorisation individuelle : chantier prioritaire pour les syndicats.

8.
Les sociétés sans argent et sans Etat, souvent nomades, doivent être protégées, quand cela se peut encore. Leurs valeurs modestes sont à méditer. En tout cas, il faut cesser ailleurs les héritages des grandes fortunes, injustes, préjudiciables aux héritiers comme à la société. Il faut affirmer l’importance d’entreprises éthiques (et même créer un label), éthiques dans leurs rapports avec les fournisseurs, dans le choix des produits et services, le respect de l’environnement, dans l’organisation de l’entreprise, la réflexion sur l’intérêt et la pénibilité des tâches et la répartition des bénéfices. Parallèlement, les administrations ont obligation de justice et d’efficacité. Payées par l’argent public, elles ont à justifier de la pertinence de leur action (ce qui ne veut pas dire rentabilité) et de justice et transparence dans leur organisation (fonctionnements occultes, concours à vie, absence de sanctions, nature du travail sans importance, mobilité impossible…)

9.
De plus en plus, l’allongement de la durée de la vie pose des questions totalement nouvelles concernant la coordination des âges : concordance des âges. Il faut probablement distinguer un troisième et un quatrième âge, celui de la mobilité et celui de la maladie ou de la préparation longue de la fin inéluctable. Peut-on soudainement déclarer inaptes au travail des femmes et des hommes dont la lucidité, le savoir-faire, sont des valeurs précieuses et qui souhaitent rester utiles ? L’utilité sociale du troisième âge reste fondamentale (travail à temps partiel ou d’intérêt général et familial). Il faut ainsi cesser d’instaurer un couperet social radical jetant à la rue les bras ballants des consommateurs égoïstes ou des personnes isolées survivant tant bien que mal. Quant au quatrième âge, les familles doivent être aidées et accompagnées pour ce qui est souvent une épreuve longue, difficile à assumer en plus de ses propres responsabilités et moralement très déstabilisante. Il serait par ailleurs juste, après consultation médicale, de ne plus donner le droit de vote aux personnes dont la lucidité est altérée –comme les moins de 18 ans ne votent pas.

10.
Diversifier la diversité est un combat pour l’évolution perpétuelle, le mouvement, le changement. Cela suppose plusieurs principes essentiels. Le premier consiste dans l’éducation : une éducation ouverte qui offre des connaissances sur son univers local et permet de confronter des conceptions du monde. Le second principe est de ne pas accepter qu’une religion ou une philosophie impose unilatéralement des attitudes et une organisation à la société. Cela n’est pas partagé partout et nous aurons probablement des îlots, des blocs durs comme les Amishs, mais aussi à plus grande échelle. L’enjeu est alors de permettre des points d’accord pour un Pacte de comportement terrien (réussir à interdire partout l’excision, par exemple, le meurtre ou l’agression armée). Le troisième principe est, dans notre ubiquité constante, d’arriver à viabiliser l’information. Cela induit d’avoir davantage encore de sources pour diversifier ce qui fait événement --de sources s’entraidant en réseau à pointer les rumeurs et les dysfonctionnements – et d’entretenir des professionnels en organes concurrents pour enquêter, valider, propager des analyses variées. La guerre mondiale médiatique est ouverte.

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19 : 10 : 10

Stop aux voleurs d'avenir !

 

(faites circuler ces articles pour développer la pensée plurofuturo, ouvrir les esprits, sortir de la répétition technocratique et de la pensée moyenne sondagière. Non au news market !)

 

En 2005 déjà, je parlais de « fracture générationnelle » à France Inter au moment de l’émission de Jacques Chirac avec les « jeunes ». Cette même année, les éditions Sens & Tonka sortaient un petit essai intitulé Bas les pattes sur l’avenir !. Pourquoi personnaliser ainsi les choses ? Parce que ma génération (je suis né en 1956) aura été celle de tous les sacrifices (jusqu’aux retraites aujourd’hui, si travailler plus est un sacrifice dans mon cas). En ce sens, le malaise actuel perceptible au sein d’une jeunesse sans repère et sans perspective nous est très sensible, car proche du sort qui fut le nôtre.

Nous sommes arrivés dans la vie active à la fin des années 1970, c'est-à-dire juste après que les « baby boomers » ont pu profiter à plein de la croissance. D’un côté, emploi choisi, contestation et musique pop ; de l’autre, chômage, plan Barre et punk. Nous avons regardé la gauche se convertir à l’économie de marché et prendre les leviers lucratifs des différents pouvoirs. Pendant ce temps, nous étions broyés, nous, dans la « rigueur » et la montée du Front national. Aujourd’hui, nous subissons la hausse insensée (1 franc = 1 euro) du coût des produits de la vie quotidienne. Pire, on ne peut plus se loger même avec de bons salaires, sauf à hériter. Et, pendant ce temps, provocation suprême, on ose nous montrer nos nouveaux modèles : des « people » vulgaires incultes, du bling-bling indécent. La leçon envoyée réside à plein dans le cynisme : TPMP (tout pour ma pomme), docilité, veulerie, mensonges et prévarications.

Si seulement l’espoir d’un changement était autorisé. Mais non, nos devanciers (à la longévité physique inédite dans l’histoire) ont eu le culot de battre sans cesse leur coulpe pour avoir cru aux systèmes les plus liberticides, tout en érigeant « no future » en loi. Ce faisant, tenant les postes et le pouvoir sans aucune intention de rien lâcher, ils ont érigé en règle pratique une philosophie de l’aquabonisme : c’est pas terrible, mais c’est le moins mauvais système et, de toute façon, il n’y a pas d’alternative. Bref, bougez pas et laissez-nous nous goberger.

Pareille chape de plomb est d’autant plus insupportable que la France se révèle un des pays les plus cadenassés au monde, tenu par une oligarchie fermée --pas une « élite » (car jamais les savants, les penseurs ou les créateurs n’ont tenu le haut du pavé). On rit de la Corée du Nord mais on ferait bien de considérer la reproduction sociale dynastique en France dans une constipation technocratique. C’est un blocage sclérosant pour nos institutions, notre vivre-en-commun, notre rayonnement, notre économie.

Voilà ce que les jeunes ressentent aujourd’hui, sans toujours l’exprimer clairement, mais avec malaise et dégoût : on se moque d’eux, tout est fait pour les nantis, leur tour n’arrivera jamais car les dés sont pipés, le travail et le mérite sont inutiles. On étouffe ainsi dans l’injustice, sans aborder les grands débats de fond : ascenseur social et éducation, organisation éthique des entreprises, administrations efficaces et évolutives, suppression de l’opposition travail-loisir, passerelles entre les générations dans une conjugaison des âges…

A cet égard, il est un paramètre fondamental qui permet de rebattre les cartes : l’écologie. Disons-le haut et fort, cette question n’est pas un rayon de luxe pour nantis. Les pollutions et intoxications touchent d’abord les plus modestes. De plus, l’écologie, dans sa version scientifique et évolutive, est un impératif de survie planétaire.et un moyen de repenser tous nos comportements. Elle n’est ainsi ni de droite ni de gauche, mais balaie beaucoup de vieilleries bassinées depuis longtemps de l’extrême-droite à l’extrême-gauche : dépassons enfin le XXe siècle et ses échecs sanglants.

Restituons l’espoir. Pas aveugle, pas un schéma parfait inhumain, mais pour redonner du mouvement aux sociétés dans une redistribution de notre monde multipolaire et relatif. Les jeunes de notre pays ont besoin de deux choses claires : justice et mobilité sociale ; remise à plat planétaire de nos comportements dans une perspective environnementale et de diversification de la diversité. Voilà le grand chambardement retro-futuro et local-global. Cessons alors de tenter d’étouffer ce qui commence à sourdre de partout. Cela va traverser les générations et permettre de réimaginer des futurs.

Une société incapable d’offrir des perspectives à sa jeunesse est une société en voie de disparition.


 

(lisez Comment devenir plurofuturo ? en lecture gratuite sur le site du collectif jeune participatif www.fauteuiltronik.com / book. Vous y trouverez un petit livre gratuit pour changer nos modes de vie avec une préface du dessinateur Willem et une postface de l'écrivain-artiste-agitateur belge André Stas. Il est temps d'ouvrir nos perspectives en sortant des faux débats sclérosés : faites circuler, bousculez la cécité médiatique qui fonctionne en modes intellectuelles successives, restituez une politique de la vie quotidienne imaginative !)

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14 : 10 : 10

Une présidentielle pour rien ?

(la photo est un clin d'oeil affectueux --à rebours de nos temps occupés de célébrités de pacotille-- pour Charlotte Paquet-Dumont, veuve de René Dumont, si intelligente et délicieuse personne, venue visiter avec sa soeur Pauline ma cabane à Montmartre)

Une des craintes qui émerge le plus souvent dans cette France en pré-campagne électorale est la peur que l’élection à venir finisse en non-choix. D’un côté en effet, la stratégie apparaît comme un remake gesticulatoire : un coup de barre à droite sécuritaire (avant un coup de barre à gauche jaurésien ?). De l’autre, une sempiternelle affirmation gestionnaire assortie d’un culte étatiste. N’y a-t-il pas là un marché de dupes où nos compatriotes sont considérés comme trop sots pour regarder le monde en face et savoir anticiper les changements ?

Face à cela, l’intérêt de l’écologie réside dans son origine : une discipline scientifique, c’est-à-dire sans dogme, expérimentale. Ainsi, sur ce terrain, nous constatons un phénomène qui dépasse tous les clivages droite-gauche et tous les écologismes sectaires boboïsants. Il s’agit des enjeux de pollutions planétaires. Plus personne n’est à l’abri désormais des pollutions des terres, de l’eau, de l’air. Quand bien même il n’y aurait aucune conséquence sur le climat (débat à la mode), le moindre voyage en montre les effets dévastateurs et fulgurants. Or, qui est touché ? Evidemment, les populations les plus pauvres, soit agglutinées, soit encore dans des modes de vie anciens qui se voient déstructurés par pollution physique et culturelle.

L’écologie intervient ainsi sur des questions éminemment sociales : un socio-enviro ou un socioecolo. Même la surconsommation ou la malbouffe, la perte des repères, touchent d’abord les plus modestes. Voilà pourquoi un des grands enjeux à venir réside dans un nouveau dialogue à instaurer entre le local et le global. Pas d’intervention sur les périls collectifs sans accords planétaires concernant des enjeux minimaux. Pas de changements planétaires sans prises de consciences locales de consommateurs qui doivent devenir des consommateurs-acteurs. Non plus des spectateurs (à l’ère télévisuelle) mais des spectateurs-acteurs au temps d’Internet : le passage d’une société du spectacle aux sociétés des spectateurs-acteurs.

Voilà ce qui devrait être un des premiers enjeux forts de l’élection à venir : affirmer la nécessité d’une reprise en mains de l’existence de chacune et chacun par des engagements locaux. A l’ère de l’ubiquité entre ici et partout, nous avons un pouvoir considérable sur le « visible », sur ce qui nous entoure, sur ce qui est à portée de vue. Micro-marchés, économies de niches, éducation, valorisations culturelles, structuration d’entreprises éthiques, solidarité entre générations, administrations efficaces et évolutives, combien d’enjeux fondamentaux peuvent trouver des solutions simples et immédiates ?

A la structure nationale, à cette fédération d’initiatives à l’ère de nos identités imbriquées, de porter les consensus de notre vivre-en-commun vers des mouvements planétaires permettant préservations de la Terre et diversification des diversités, c’est-à-dire conscience d’un devenir commun et ouverture des choix de vie individuels.

Il ne sert à rien d’annoncer l’Apocalypse tous les quatre matins. Il est malhonnête parallèlement de faire croire que notre société fonctionne de la moins mauvaise manière possible. Une génération, qui s’est trompée sur tout –le gauchisme liberticide puis le capitalisme cynique—tente depuis 20 ans de priver les générations suivantes de toute perspective. Il est temps de restituer l’imagination et de proclamer les vertus de l’évolution. Si le « progrès » est battu en brèche comme état béat parfait résolvant tout (sociétés inhumaines d’arrêt de l’histoire), le mouvement reste une valeur comme la volonté de ne pas accepter l’inacceptable et donc de perpétuellement chercher des solutions pour changer.

Halte aux kidnappeurs du futur ! Restituons la faculté de bâtir notre vie hors des résignations et des dépressions --par fatalisme dynamique. A cet égard, soulignons à nouveau les vertus primordiales de l’écologie culturelle. Au lieu d’imposer à la planète un modèle occidental très imparfait et aux échecs moraux patents, ayons l’intelligence de regarder dans toutes les sociétés ce qui fonctionne, de prendre nos inspirations partout et de ne pas avoir peur d’inverser nos regards. Le temps du retrofuturo est arrivé, du tri sélectif, sans à priori, de façon pragmatique. Ce qu’il faut garder (la concurrence), ce qu’il faut supprimer (l’accumulation exponentielle non redistribuée). Ainsi, nous agirons dans tous les domaines sur les questions morales qui sont au cœur de notre siècle.

L’écologie culturelle est une façon de défendre des comportements et des croyances variés. C’est aussi une manière d’unifier les humains autour de consensus minimaux destinés à leur survie collective et à ce qu’ils considèrent comme une morale collective de base (le refus de l’excision, par exemple).

Si un rendez-vous cataleptique comme une élection présidentielle en France ne sert pas à rebattre les cartes et à s’ouvrir vraiment au monde multipolaire qui se dessine, à quoi bon ? Faut-il remâchouiller un nationalisme racorni qui a montré ses échecs sanglants ? Faut-il singer des révolutions pour substituer un pouvoir à un autre plus dictatorial encore ? Faut-il faire de l’écologie une nouvelle religion comportementale où, au lieu de commencer à prendre en main sa vie et celle de son entourage, on obéit sous la peur à des diktats dans un grand hôpital planétaire uniformisé et bien-pensant ?

Profitons des échéances à venir pour entrer dans de vrais débats, restituer un avenir à la jeunesse, ne pas croire au monde parfait –inhumain—mais sans cesse perfectible, pour clamer notre pouvoir local-global et nos choix retrofuturo dans des perspectives résolument pluralistes et inventives. La justice et l’environnement sont les deux enjeux du monde à venir. Ouvrons les yeux.

(allez lire plurofuturo sur www.fauteuiltronik.com  / book)

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02 : 10 : 10

conférence de presse - REVEILLONS-NOUS !

 

Je fais une conférence de presse le jeudi 14 octobre 2010 à 10h30 au cinéma Reflet Médicis (3 rue Champollion à Paris). J'y lance le "cinéma espresso", ces 5 longs-métrages réalisés grâce à la Métropole Rhin-Rhône. Utilisant les techniques numériques maintenant à notre disposition, il est une sorte de nouvelle Nouvelle vague, permettant de tourner pratiquement sans producteur, à équipe minimale (2 personnes) et dans des temps très courts (deux semaines) des films ambitieux (avec un long travail de montage et de préparation).

C'est un moyen d'échapper aux formatages imposés partout et de laisser s'exprimer des réalisateurs du monde entier, même dans des pays à très petits moyens. Nous avons en effet besoin de cette bouffée d'air pour régénérer le cinéma dans toutes ses formes et pour tous ses supports, de la projection sur grand écran (qui reste une part essentielle et constitutive) aux diffusions sur le Net.

Je parlerai aussi des 5 livres en vente sur ce site et du lancement de celui sur www.fauteuiltronik.com, consacré à donner des perspectives aux jeunes pour la vie quotidienne et le futur, face aux voleurs d'avenir nous rabâchant leurs échecs et leur impuissance depuis 40 ans. Il est temps d'ouvrir les yeux sur notre planète mutante, même dans un pays moisi. Le film "L'info est-elle comestible ?" sera projeté à cette occasion.

Bref, du "lourd", résultat de décennies de travaux. Je ne crois pas me livrer à nouveau à ce déshabillage public. Donc, soyez là !

 

post-scriptum : je ne surveille jamais les statistiques d'habitude et là, jetant un oeil tout en sachant les visites nombreuses et régulières, je constate que ce site a été regardé le mois dernier par 48 pays de tous les continents. Cela fait plaisir en indiquant que nous allons peut-être sortir de la chape de plomb...

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17 : 09 : 10

La Cinémathèque enterre le cinéma ?

 

 

Voilà la vitre derrière laquelle était Jean-Pierre Léaud. Je me suis retrouvé à côté de lui à la sortie de la cérémonie en hommage à Claude Chabrol. Il était égaré, pas rasé, chouinant quelques mots à un journaliste qui l’avait reconnu. Il est parti devant moi, petit, silhouette de guingois, clone éploré de Truffaut, de grands cheveux de sorcière teints. Touchant. Je n’ai pas voulu l’embêter, le photographier avec mon portable quand il se trouvait à 20 centimètres, percer son désarroi, ni quand la silhouette noire un peu boulotte claudiquait pour s’enfuir dans une voiture. Voilà donc la vitre qui cachait Jean-Pierre Léaud.

On eut vraiment le sentiment d’un monde s’enterrant lui-même avec ce cercueil devant les mots « Cinémathèque française ». Un cinéma disparu, un rapport au cinéma évanoui, Langlois et Mary Meerson et Lotte Eisner momifiés.

Traffic de cercueil à la Cinémathèque ?

Claude Chabrol n’était pas mon cinéaste de prédilection, sorte d’Hitchcock dilettante, parfois un peu obsessionnel et bâclant. Mais sa causticité me plaisait, son indépendance d’esprit aussi et sa verve anti-normes et régimes. Il vivait et défendait la liberté. Il aimait le cinéma, trouvait des plans et des répliques malicieusement ou violemment.

Pendant une période, nous achetions notre journal à la même kiosquière titi parigote place de la République tous les matins. Et nous trouvions une réflexion de circonstance : très jovial comme très secret. Je l’ai retrouvé plus tard mais ce n’était pas aussi drôle que ces happenings matinaux, cette rivalité en causticité sur n’importe quoi, du détail à l’actualité.

Plus que lors de ses interventions à la télévision, Isabelle Huppert fit un très intelligent et sensible discours. Et je partis dans mes fantômes, tandis que la Cinémathèque servait d’église pour enterrer une génération, symbolisée par Jean-Pierre Léaud en deuil et en fuite.

Alors, je crois qu’il est temps de lancer une nouvelle Nouvelle vague faite de celles et ceux, passionnés d’images à travers le monde, tentant encore, ouverts à toutes les techniques et les expériences, qui ne pensent pas que filmer c’est exercer une profession.

Le cinéma vivra d’être bousculé, enragé, possédé, par celles et ceux qui auront beaucoup vu.

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28 : 08 : 10

Oui, 5 livres édités en ligne pour agir !

 

PARLEZ DES VRAIES NOUVEAUTES !

Regardez la rubrique "livres" de ce site Internet (consulté le mois dernier dans 48 pays répartis sur tous les continents --ce qui fait plaisir). Vous verrez que vous pouvez désormais commander cinq ouvrages, soit sur papier, soit en téléchargement. Roman et essais, ils se veulent des guides de nos temps qui changent. Avec exigence, ils montrent que des contenus longuement travaillés peuvent apparaître sur la toile. Parlez-en, signalez-les, car c'est ainsi que des réflexions indépendantes se diffuseront. D'accord ou pas d'accord, voilà en effet qui est plus important que beaucoup de billevesées encombrant les libraires. A vous de faire l'événement.

Le troisième volet de L'Homme planétaire, intitulé mixplanet, est actuellement asapté sous forme de bande dessinée par l'artiste chinois Ye Xin.

Et puis cinq longs-métrages seront diffusés (conférence de presse le 14 octobre 2010 au cinéma Reflet Médicis à Paris) : "cinéma espresso". Là encore, des pensées et des produits non formatés trouvent des moyens d'expression à relayer en France et à l'étranger. Sinon, le Dictionnaire mondial des images va sortir en édition de poche le 9 novembre en librairies (éditions Nouveau monde, diffusion Gallimard-SODIS). Enfin, je viens de finir cet été un ouvrage de synthèse Comment devenir plurofuturo ? [petit guide de l'avenir] avec un dessin de Willem en préface et une postface d'André Stas (joyeux camarades), qui démarrera le travail d'un jeune éditeur : www.fauteuiltronik.com.

Le cadavre bouge donc encore...

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26 : 07 : 10

miscellanées d'été

Ici, c'est l'été. Ou cela devrait. Par habitude, on veut paresser et la pensée se fait confettis. Bribes qui se superposent. Une giclée de bonheur au musée du Bardo à Tunis où ces mosaïques, destinées à être piétinées, nous font imaginer la qualité des peintures disparues. Images dans les images.

Des claques visuelles aussi en voyant Dreamlands au Centre Pompidou, impertinente variation sur l'art et la ville comme parc d'attraction. Enfin quelque chose de décapant, hors monographies et thématiques "blockbusters" ressassées. Désormais, je vois des cabanes partout : le squatter japonais Kawamata a développé ses petits bubons, ses pustules, ses chrysalides, ses cabanes précaires, dans et sur le bâtiment du Centre. Sympathique. Pourtant, pendant ce temps, on n'en finit plus de constater une parole politique décrédibilisée. Les Français aiment qu'on leur mente (la "rigueur" de Mitterrand sous Mauroy), mais jusqu'à quel point dans l'aboiement tous azimuts et contradictoire ? Tant que quelqu'un n'aura pas eu le courage de faire comprendre que les périls environnementaux touchent les masses en priorité et que la morale veut qu'écologie et justice sociale marchent de pair, que l'acculturation crée des consommateurs passifs manipulables et que la mondialisation n'est pas l'opposition concurrentielle des peuples mais la compréhension d'enjeux communs, on bidouillera du conservatisme injuste dans son coin pour contrée moisie. J'exècre en effet ces mensonges généralisés, partout, pour garder ses petits privilèges. Je me méfie aussi de l'odeur de boue pourrie qui sort de politiques et de médiateurs déconsidérés. Il faut tout secouer clairement, car nous avons des perspectives.

Promenons-nous chez Prévert et Trauner et André François, aux confins du Cotentin, quand la campagne grasse et bocageuse vient lécher la mer, tout près de la centrale barbelée de la Hague. Quel contraste. Fait frémir.

J'ai fait provision de G.K. Chesterton pour la plage. Fumé un cohiba dans ma cabane, près de la menthe d'Alice Debord rapportée de Champot, tandis que la politique-news se pousuit au dehors : au lieu d'imposer du sens sur le long terme, on surréagit à n'importe quoi dans tous les sens au jour le jour, en jeune chien fou excité par la moindre feuille qui bouge. Toute lisibilité durable est perdue dans ce populisme échevelé. Qui osera tracer des voies courageuses et rétablir la valeur de la réflexion, de l'effort et du savoir ?

Et puis, disons-le, nous sommes toutes et tous des Roms, des Gitans, des gens du voyage. Quelles sont ces sociétés aberrantes qui encouragent un tourisme de masse, des produits envoyés à l'autre bout du monde sans raison si ce n'est le profit immédiat, qui ne cessent de parler, lire et regarder ailleurs, dans une ubiquité totale, et veulent interdire les modes de vie nomades ? La circulation du commerce mais pas la liberté des individus, pas le respect de savoirs différents en fonction de son mode de vie. Non, il faut asservir et normer. A suivre.

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13 : 07 : 10

une cabane

Une cabane n’est pas une maison. Une cabane, cela perche dans le Colorado à deux jours de marche de tout habitat, au fond des calanques, ou dans les jardins ouvriers de Berlin Ouest enserré par la guerre froide. Il pleut sur une cabane. Il pleut du soleil, il pleut une bruine regardée du pas de porte. Il pleut toujours, même des étoiles, mais on est DANS la cabane, à l'abri, replié(s). Une cabane est une grotte isolée. Car une cabane, c’est plus rustre qu’une guer mongole ou une case sur pilotis en Amazonie ou au Laos, même qu’une boite de survie collective bricolée dans un bidonville de Mumbai.

Chassons cependant sans délai les mauvais esprits et les erreurs de jugement : loin, loin, la puanteur vernissée des rengaines au Canada, fleurettes comprises, et les pissotières « au fond du jardin ». Sophistiqué chalet ou vulgaires planches. Pas des cabanes.

Une cabane sert à jardiner ou à chasser ou à penser en fumant la pipe dans l’ondée et la rosée. Il y a peu de choses dans une cabane. Quelques instruments (couteau, fusil, jumelles, sécateur, pelle, ouvre-boîte...). Quelques lectures de survie : manuel de pêche, Thoreau ou Walt Whitman, spécialement Feuilles d’herbe dans l’édition de 1909 avec un envoi du traducteur, Grey Owl et ses castors du Saskatchewan, Winsor McKay, un album sur la campagne anglaise, une visite à Claude Monet, des promenades chamaniques, Les Cent vues du mont Fuji... Des provisions de bouche aussi, qui rapprochent du marin en plein océan et du campeur égaré dans le Chiapas : sardines, pâté Hénaff, parfois terrine d’écrevisses ou bocal de ratatouille.

On est un peu hébété dans une cabane. On peut s’asseoir sur un tapis et des coussins berbères sales et élimés, discuter pour un pow-wow à la lueur vacillante d’une lampe la nuit, à deux-trois, sous les comètes. Boire du thé brûlant ou une lampée de whisky, tirée d’une flasque. On boit peu. On boit sec. Ca racle. Gorgée après gorgée.

Dans une cabane, tout incube. Les maladies comme la méditation.

Je viens de finir d’installer ma cabane en fond de cour-jardin à Montmartre et j’ai l’intention de m’y retirer. D’y partir. De côtoyer Conrad ou London, de cracher avec Villon. De détourner la ville avec un cube d'imaginaire précaire, mobile, humant le bois, la résine. Une cabane se greffe n’importe où, surgit à contrepoint.

Peut-être pour me taire. Peut-être pour inviter. Peut-être pour y jouer avec mon dernier fils. Peut-être pour tresser des chroniques, des chroniques de cabane. Cela risque de me rendre encore plus bizarre et atypique par rapport, non pas au monde qui nous entoure, mais à son interprétation convenue.

En effet, je ne VOIS décidément pas comme mes contemporains. Détestant autant l’abscons radical et protecteur que la bouillie imprécise, récupératrice, inculte, molle et sale, qui étouffe tout, surtout les quelques besogneux avec conscience.

Je me reconnais pourtant en quelques-unes et quelques-uns, partout, hier, demain. Dans ma cabane, je peux bouder. Mépriser. Cesser de me répandre devant la médiocrité et le vol. Dans ma cabane, je regarde en oiseau planeur. Je fume ou je rêve que je fume de l’Amsterdamer au pain d’épices. Dans ma cabane, je suis loin, près des grands lacs et des coureurs des bois, de la mousson et des Yaos avec du thé de forêts primaires à si longues feuilles et jus ambré.

On va trouver certains de mes livres en ligne (cinq). Je me soucie de la diffusion des films, jusqu’au dernier au Mali (minimal et théorisant la vanité des images). Et prépare des séquencettes avant un long-métrage de fiction. La cabane n’est pas un cercueil-express pour retraite avancée… Une éclipse juste, une bouffée d’air, un coma.

Faut-il y clouter une poire à poudre et vivrai-je assez pour en faire un tour complet ? Pas sûr. Regardons ailleurs.

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01 : 06 : 10

Yesterday Chomsky

I heard Noam Chomsky yersterday and was very disapointed because I felt this was a yesterday way of thinking. Chomsky still lives in a capitalist-marxist world, even if he likes Bakunin : one global world against another global world. One unique model against another unique model, both built by Europe and North America.

This monotheist way of thinking is out. The struggle is now between the capitalist/industrial model against many other ways of thinking coming from all over the world by mutant people.

It is a matter of fact that nowadays, in the age of Internet, we do live in a new world, a ubik world. The real choice is between one global economy/one global way of life against pluralists ways of thinking and living : one productivist and anti-democratic business against various ways to protect nature and cultures, to move and experiment. In this local-global and retro-futuro perspective, everyone everywhere is able to change her or his life. Then everyone, from Lao jungle or Mali, is as interesting and valuable as an intellectual from Philadelphia. Everyone is able to choose micro-economics and reject many aspects of global attitudes. Everyone speaks all over the world to stop this non-sense, these global ecological dangers.

That is our new relative world. The World of Relativity that pluros-futuros build. A non-stop moving world. A world of bio-diversity, economico-diversity, politico-diversity, culturo-diversity. No perfection. Create yourself everyday. Learn to choose. And change.

 

P.S. I am very sorry because, these days, you don\\\'t see many new material on this website. In fact, I am just working to publish 5 books that you will be able to buy on-line (novels and philosophy). I am also finishing 5 movies (1h45 each) of what we call "cinema espresso" about important questions of our moving world. They have been prepared in Europe, in Japan, in Mali and in India.

Above, a picture of "los pueblos indigenas Triquis"  in the independant city of San Juan Copala Oaxaca (Mexico). Independant for a while or for a long time ? With others ?

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