29 : 03 : 08

Ici et partout

La zapping devient permanent. J'ai raté une rencontre jeudi avec Patti Smith pour rejoindre Kenneth White à Trebeurden, avec un soleil d'eau. Tout avance. Mais il faut aussi recevoir des claques comme à 18 ans par des personnes certes sans importance mais qui importent encore pour bloquer le quotidien. Personne ne peut imaginer ce poids du vide. Désespoir et révolte. Qui n'avance pas recule. J'avance encore, balaie le panurgisme à travers des petites tempêtes matinales. Qui comprend ? Il faut se blinder contre la bêtise de beaucoup, la non-lucidité, les tartes épanouies. Il faut payer d'être non markété, atypique, pas formaté, difficile à saisir. Et refuser de péter en public ou d'apitoyer. Rien. De la dignité. Je ne changerai rien. La résistance. Guérilla de la marge, du regard de travers, du monstre. Je filme alors les écarts de pensée. A moins de 40 ans, on se fout de 68 et on entre naturellement dans ces bas-côtés variés, ces tapas recherchés.

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16 : 03 : 08

codex ou cale-buffet

Tout se mêle en moi. Je reviens d'un reportage vidéo à Gaillac. L'exposition fine et pointue est conçue à partir d'un livre du Marquis de Camarasa La Brouette (développant ses "causeries brouettiques" en 1925). Voilà de l'écologie culturelle, de la défense de la diversité. Ce sont ces "fous" littéraires et artistiques (disons-le, je dirige par ailleurs le comité scientifique de l'Institut sur ces personnages) qui me réconcilient avec le livre.

En tout cas pas le Salon du livre, vômissoire de vieux ringards et de jeunes écervelées qui pondent du papier en liasse. Il faut, au détour d'un stand, le canonique et délicieux Egyptien Albert Cossery, seul d'ailleurs comme je vis jadis le pauvre Pierre Desproges au Grand Palais, pour gommer en partie les queues des Nicoletta et des Pancol markettées. Ou le coin manga, assez sympathique avec des passionnés dédicaçant à l'encre de Chine, bras tatoués.

Comment cette parodie culturelle continue-t-elle ? Le déversement de l'égo à la petite semaine noie les 10% de travaux ambitieux, présentés soit par de petits éditeurs qui ferment, soit par de grands éditeurs dont cela devient le luxe. Quel devenir ? Cale-pied de buffet. Point de postérité. Voilà ce que nous deviendrons tous. Les grands discours --réactionnaires au sens propre, nostalgie d'un temps perdu-- sur la sacralité du livre sont balayés dans les faits. Le système se suicide lui-même par multiplication irraisonnée, qui, en plus, n'a même pas le mérite de permettre à des oeuvres ardues d'exister. Le n'importe quoi de la banalité de base balaie une édition française nulle à l'exportation. Le constat devient aigre.

Ne la sauvons surtout pas. Il faudra renaître du marasme.

 

 

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24 : 02 : 08

traces visuelles

Ouf. Silence long sur ce site mais quel boulot... Fini aujourd'hui une histoire mondiale du visuel et toutes les images numérisées. Dantesque, un testament. Il faut regarder ailleurs maintenant. Respirer. Plus de tête. Hier, 19 heures d'écriture d'affilée, les scans aujourdhui.

Regarder ailleurs.

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19 : 12 : 07

Photogénie victimaire

Désormais, la mort accompagne chacun de mes pas.

Je suis assourdi et griffé aux yeux par l'exposition victimaire. Photogénie des otages. S'intéresse-t-on à ceux qui ne sont pas beaux, n'ont pas un nom français, ne présentent aucun enfant charmant ? Après la libération espérée de cette dame, tout le monde crèvera dans les forêts.

Voilà ce que j'appelle une question "spouic". Elle est sans solution, car personne ne veut de mal à cette Bettencourt, sinistrement capturée (en tout cas pas moi). Mais le tri people de la souffrance est ignoble.

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17 : 12 : 07

Chronique du monde souterrain

Des oiseaux de passage s'ébouriffent dans la lumière pour paraître. Nous, les rats de cave, achetons leurs miettes. Certains tentent des échappées sous les projecteurs. Mais les volatiles se reproduisent entre eux.

Ecoutons leurs cris, leurs cris sans cesse, pour exister, dans la pénombre.

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15 : 12 : 07

Randonnée sur la planète Kenneth White

Hier, par temps de givre où les vaches se cachaient dans la brume, j'ai rendu visite à Kenneth et Marie-Claude White. Voilà des éclaireurs subtils de la géopoétique, ouvreurs de consciences dont nous avons besoin. A l'heure de l'écologie triomphante, ces pionniers font preuve d'indépendance d'esprit, de refus des sectes et des idéologies. Cela réjouit.

Je crois que la bêtise humaine et l'emballement quotidien, les vociférations sans intérêt (une visite d'un Kadhafi, dictateur parmi d'autres), ne se digèrent que par ces rencontres qui font prendre le large. Oui, j'ai aimé marcher sur la planète Kenneth White. Allez donc vous y promener.

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12 : 12 : 07

En remontant le Maroni, de la terre au ciel

Drogué par le moteur de la pirogue, passant les "sauts", c'est une forme de voyage initiatique qui ouvre ces notes en textes et images. Je travaille sur la notion d'"écologie culturelle" et cherche à nourrir un livre de paroles et regards croisés.

Comme tous mes livres, il est tapé à un doigt, mais avec deux yeux. Remontez donc un peu l'eau en attendant.

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