Beaucoup de personnes sont venues (du facétieux Christophe Bourseiller à Alice Debord ou Marc Dachy). Ce furent de joyeuses conversations arrosées et ponctuées de cigares, au temps de résistance contre la norme (et avant que la police du corps --les médicos-- ne m'interdisent l'exercice). Jean-Jacques Lebel s'est bonifié avec le temps. Il est plus serein et s'impose moins un personnage. Nous évoquons happenings, joyeusetés et fantaisies de Yoko Ono jeune (je verrai une de ses actions au Ranelagh, se faisant dénuder progressivement par le public). Quant à Erro, il n'a jamais changé (c'est comme Willem). Je suis très content d'avoir parlé de lui avec Neyer à Hanovre, pour une exposition qui a circulé et provoqué celle du Jeu de Paume. Je suis heureux de l'avoir vu dans les années 1980 (et acheté une grande toile pour le Musée d'histoire contemporaine), quand c'était difficile. Il mérite son succès et le gère bien. J'aime Erro, tout Erro, personne et oeuvre. En 2000, lorsque mon livre Les Images qui mentent a été choisi pour faire la "une" du Monde des livres, une toile d'Erro reproduite en couleur l'a illustré. Fétiche Erro, longue vie à toi. A cette époque, comme dans les années 1970 avec les Stones en Belgique, Archie Shepp dans le Sud ou le Floyd au Marquee à Londres, je suis capable aussi (pour respirer et lutter contre la bêtise), de partir aux Vieilles Charrues en Bretagne sans billet avec ma fille voir Patti Smith et dormir sur un banc. |