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06 : 04 : 20 |
 "Mon coronavirus" by Mister Local-Global |
Grand hôpital planétaire
ou
mutation environnementale
Cette intoxication planétaire subite que nous vivons n’est
rien moins qu’irréelle, imprévue et surprenante. Elle induit directement un
rapport différent à ce que nous nommons le « réel » et à nos
priorités quotidiennes. Aura-t-elle des conséquences profondes pour le devenir
de nos sociétés ou sera-ce juste une parenthèse étrange ?
Beaucoup de signes nous incitent à craindre que la seconde
solution ne soit ce qui adviendra : la reprise des mauvaises habitudes.
Déjà, les chamailleries pour chercher des responsabilités à posteriori sont
délétères et participent de la décridibilisation de politiques qui restent dans
des logiques partisanes hors de propos et de médias obligés à la surenchère
incessante du scandale pour réveiller l’intérêt d’une info en continu
particulièrement répétitive (ce sont les avatars du « news market »).
Pourtant, nous vivons deux phénomènes prometteurs qui
devraient trouver des développements : l’émergence de médias
intermédiaires et l’abolition de la séparation ville-campagne.
L’émergence de médias
intermédiaires
La structuration de l’information est –on le
sait—particulièrement déséquilibrée. Il existe des médias de masse qui font
circuler quelques nouvelles en boucle et, de l’autre côté, des milliards
d’expressions individuelles sans relai. Ce déséquilibre est patent et nocif.
Aujourd’hui d’ailleurs il trouve son expression dans le retour des Etats et la
monopolisation de l’information au sujet d’un virus éphémère d’un seul coup
starisé.
L’information, les informations, ce sont des milliards de
micro-événements. Bien sûr ces micro-événements ne peuvent être connus à
égalité d’intérêt. Cependant, ce que nous vivons au niveau des décisions
planétaires, existe aussi au niveau de la structuration de l’information. Il
faudrait le développement massif de médias intermédiaires, qui sélectionnent ce
qui vient de la base et sont ainsi force de proposition et facteur de
diversification pour les médias de masse.
Je plaide depuis longtemps pour le développement d’une
Histoire stratifiée, qui va du local au global. Pour l’information, il en est
de même. Et, à cet égard, l’effet positif du confinement est que, des individus
aux institutions, tout le monde a pris conscience de l’importance de notre
ubiquité. Oui, nous ne sommes plus dans la seule société du spectacle comme le
postulait Guy Debord au temps de la télévision triomphante, mais, au temps
d’Internet et des réseaux sociaux, nous sommes devenus des
spectateurs/trices-acteurs/trices. Cela veut dire que nous vivons l’ubiquité
totale : nous vivons ici, avec les réalités du directement visible, mais avec
tout le poids d’un ailleurs que nous ne voyons pas et qui pèse sur nos actes et
nos pensées.
Sinon, comment expliquer le coup de chloroforme général de ce
virus invisible. De surcroît, nous émettons, nous vivons en apparaissant dans
la vision directe mais en apparaissant dans la vision indirecte aussi, parfois
massivement, pour le meilleur et pour le pire. Nous sommes le représentant de
commerce de nous-mêmes dans un temps où le multi-visible et le talent oral
importe plus que le contenu --d’où d’ailleurs les « punchlines » préparées et la technique des
colères incessantes.
Cela n’est pas que dangereux ou négatif, car l’époque
singulière où nous vivons a incité les particuliers comme des communautés ou
des institutions à prendre conscience de ce rôle d’émetteur. Beaucoup alors ont
soit construit de petites chroniques suivies ou découvert des programmes à
distance qu’ils pouvaient valoriser et développer. Il reste cependant à faire
éclore des portails à toutes les strates, à passer d’une information de l’exclusivité
à une information du partage et du signalement. Cela valorisera des expressions
individuelles singulières ; cela aidera la diversification des médias de
masse.
L’abolition de la
séparation ville-campagne
Ce qui me frappe, moi qui ai vécu à Montmartre et suis
maintenant dans le plus grand couloir forestier de France en sud-Corrèze, est
l’abolition de cette rupture ville-campagne provoquée par les mesures liées à
ce virus. Quand tout s’arrête, les modes de vie sont les mêmes et les
aspirations semblables. S’est opéré alors un exode urbain massif car beaucoup
ont vite compris que le confinement dans des espaces confinés était un problème.
L’arrêt des transports a rendu une ville de couvre-feu avec ses silences et ses
oiseaux et un Airparif notant au bout de 15 jours «une
baisse des émissions de plus de 60% pour les oxydes d’azote ».
Une ville un peu à la campagne. Une ville en tout cas qui
prend conscience de son empoisonnement journalier dans des espaces de vie de
plus en plus étroits. Du point de vue climatique également, la suppression du
végétal a montré ses effets néfastes. Toutes les conditions sont ainsi réunies
pour une vraie pensée de la ville avec la nature, des villes végétales
respirant grâce à ce qui devrait s’amorcer : l’agrandissement des espaces
par l’exode urbain. Des villes de micro-quartiers qu’on s’approprie, car une
ville n’est pas un bloc, mais un agrégat de quartiers différents et de
circulations.
Pour les campagnes, il semble bien que nous ayons atteint un
pic négatif, celui de l’exode avec ces villages sans commerces et sans services
publics, ces terres sans repreneur, ces perspectives de travail très
restreintes pour les jeunes. Les urbains réfugiés momentanément dans des « déserts
ruraux » constatent que souvent il existe une vivacité du tissu social,
des réseaux associatifs très importants, des initiatives avec des jeunes qui
expérimentent dans différents domaines (agriculture comme artisanat ou
entreprises de niches). L’accès à Internet en plein développement avec la fibre
change complètement le rapport au territoire.
Nous entrons ainsi dans une ère locale-globale où un
interlocuteur australien se moque que son correspondant soit à Paris, Lyon ou
dans la Creuse. Le réveil des campagnes s’est amorcé et c’est un mouvement
profond qu’il faut accompagner --notamment en maillant le territoire avec des
pôles d’excellence dans la ruralité (cessant cette concentration parisienne
obsolète et autodestructrice).
Ce réveil des campagnes permet de valoriser les territoires
avec leur diversité, mêlant traditions choisies et innovations. Ce n’est pas un
localo-localisme, la tête tournée jusqu’au torticolis vers le passé en
s’imaginant obtenir le bonheur par l’exclusion des autres, mais de la fierté
locale pour les habitantes et habitants de longue date comme pour les nouveaux
arrivant-e-s, combinant des caractéristiques propres à la culture du lieu et
des idées novatrices pour toutes et tous tenant compte des évolutions,
notamment climatiques. Un vrai local-globalisme dans les micro-quartiers des
villes, comme dans les villages.
Ce temps arrêté que nous vivons doit ainsi être un temps de
remise à plat et de réflexion sur nos modes de vie. Rien ne serait pire que
d’en sortir pour ne rien apprendre en nous construisant un grand hôpital
planétaire de contrôle des individus, en injectant de l’argent massif dans la
perpétuation de consommations obsolètes et polluantes ou servant à la
financiarisation, en détruisant le tissu associatif précieux et la culture vue
comme variable d’ajustement peu utile.
Passer du virus à la mobilisation environnementale générale
semble un but raisonnable. Ce que les Etats viennent de faire dans la
coercition des populations pour une maladie peut laisser à penser que nos
enjeux directs, visibles, faisant tous les jours des morts, détruisant des
cultures (on détruit la biodiversité et, ce faisant, on détruit aussi la
culturodiversité), modifiant notre climat, mérite d’être considéré comme
prioritaire.
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23 : 03 : 20 |
 RESISTANCE CULTURELLE ET MOBILISATION ENVIRONNEMENTALE |
Nous vivons une situation inédite : la paralysie et le confinement de millions de personnes à travers la planète.
Jamais la peur d'un virus n'a eu autant de conséquences. C'est
probablement un des effets de la guerre mondiale médiatique où les morts
pèsent davantage dans l'imaginaire qu'autrefois, car ils peuvent être
individualisés et leurs histoires circulent.
L'effet est la reprise en mains des économies par les Etats. La liberté
donnée aux entreprises mondialisées trouve là ses limites et un
mouvement de relocalisation s'opèrera. Mais ce qui peut inquiéter est la
sortie de crise. En dehors de disparitions de secteurs entiers (et
évidemment les secteurs culturels trinqueront), on risque de tomber vite
dans des palinodies politiciennes qui nous masquent les vrais enjeux.
A force de chercher des "responsables" à tout ce qui advient et que
personne n'avait prévu, on obtient un effet double : plus personne ne
veut prendre le moindre risque et la paralysie et l'inefficacité gagnent
; la pensée de ce qui importe pour le futur est une fois de plus
totalement évacuée.
Alors, cette période nécessite une vraie
RESISTANCE CULTURELLE tout de suite. C'est ce que nous avons fait (comme
d'autres bien sûr) symboliquement avec les expositions gratuites
téléchargeables en ligne sur simple demande (nuage-vert.com/contact)
et puis ces petites vidéos pour nous inciter à décaler le regard,
disponibles sur le site ("ça bouge / vidéos") et avec la chaîne Nuage
Vert sur YouTube. Le journal La Montagne a relayé (https://www.lamontagne.fr/…/correze-decouvrir-des-expos-e…/…).
Mais il faut aussi comprendre un raisonnement simple : si ce virus
invisible est parvenu à provoquer la claustration de millions de
personnes et l'arrêt des économies, n'est-il pas temps qu'une autre
urgence planétaire, première, permanente et en courbe toujours
ascendante, suscite des mesures radicales d'éradication : la crise
environnementale ? Elle est visible directement car les pollutions, de
la terre, de l'eau et de l'air comme les dérèglements climatiques et les
empoisonnements de la malbouffe industrielle sont patents.
Combattre le virus, oui, mais pas pour tout recommencer comme avant et
se perdre en chamailleries idiotes. Combattre le virus et lancer la
MOBILISATION ENVIRONNEMENTALE. Changer nos règles dans une lutte
frontale avec les périls en cours. La destruction environnementale
--c'est-à-dire nos conditions de vie sur cette planète-- est une
pandémie sans limites qui tue depuis des dizaines d'années.
(ci-joint un dessin récupéré grâce à Philippe Dubé au Québec, merci !)
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19 : 03 : 20 |
 Anesthésie générale et Résistance Culturelle |
Une intoxication planétaire est en cours. Cette vague virale foudroyante nait d'un doute généralisé. La claustration s'étend.
Et beaucoup de petites musiques se répandent. Les plus positives sont la mise de contenus et d'échanges en ligne développant de facto des médias intermédiaires dont nous avons besoin. Dans un nouveau système où le virtuel a pris le pas sur le réel, le réel dépend du virtuel et des solidarités du virtuel. De surcroît, tout le monde paraît fragile au même titre.
La mise en valeur concurrente des scientifiques est aussi une manière d'affirmer ce que je dis depuis longtemps : au-delà de la liberté de pensées et de croyances individuelles, les sciences critiques et expérimentales sont le seul dénominateur commun. Au temps des fake news ou des deep news (des faits intangibles affirmés en dehors de toute vérification et même en dépit de toutes les preuves contraires, c'est-à-dire dans un au-delà de la raison), la nécessité d'un référent commun est très pédagogique et indispensable.
Mais un tel arrêt prépare des lendemains difficiles et sûrement contrastés, avec les survivantes et survivants économiques, les gagnantes et gagnants d'un côté, et les désespérés ou les oubliés de l'autre. Parallèlement, se dessine une tendance localo-localiste d'égoïsmes concurrents sources de conflits.
Le retour au local, j'y appelle depuis des années, les circuits courts, les fonctionnements au plus près de la vision directe. Mais un retour au local dans des solidarités globales indispensables, que nécessitent nos urgences environnementales planétaires. Un local-globalisme, un terrisme (une défense collective de notre lieu de vie, de ce globe si singulier et si fascinant) ici et ailleurs.
Voilà ce qui doit nous guider. Et, tandis que les urgences sont là pour sauver d'abord des vies mais également des personnes et des entreprises en faillite, il importe de garder à l'esprit que résistance culturelle et résistance des savoirs sont aussi essentiels. Je pense à tout ce tissu associatif --souvent bénévole avec de petites subventions-- qui oeuvre considérablement au lien social.
Alors, la résistance culturelle s'organise avec des contenus en ligne. Et il faut poursuivre. A Nuage Vert, nous avons commencé une micro-action symbolique en plaçant tous les jours des petites chroniques courtes pour interpeler et notamment valoriser à distance les expos (à Nuage Vert et à la médiathèque Xaintrie Val'Dordogne) "Boris Vian, de la 'Pataphysique à la science-fiction". La SF, on y est en direct. Faisons vivre alors un tout petit peu ces expos fantôme de pièces rares (rubrique "ça bouge / vidéos"). C'est minuscule, c'est poisson-pilote comme tout ce que le musée mobile a réalisé (lancer des initiatives et des idées, souvent sans moyens, mais avec de l'imagination, pour que d'autres s'en emparent et développent). Des magazines, des petites fictions à l'arrache, des MOOC, des cours en ligne, des modules de découverte environnementale ou d'analyse des images, il y a tant à inventer...
Décidément, cet exceptionnel Boris Vian, à l'humour et à la poésie décapantes dans tous les domaines, mort brutalement à 39 ans, trinque encore (il a ramé...), non pas aux cocktails sur des solos de jazz ou de rock, mais à la cigüe médiatique obligatoire (le centenaire annoncé, tout est annulé)... Pauvre Boris ! On ne va pas le lâcher et on continuera à faire des événements quand cela ira mieux (tous nos intervenantes et intervenants veulent absolument venir).
Et puis, méfions-nous, organisons la Résistance Culturelle (ReCult), car dans notre système du news market, nous vivons des polarisations exclusives et successives. C'est dangereux. Là aussi, la diversité est essentielle : on peut se mobiliser et apprendre ou se divertir. Les savoirs et les cultures au sens large d'expressions culturelles (qui vont aussi vers la gastronomie ou le sport) doivent innerver le corps social comme des valeurs collectives. Puisse cette mobilisation générale apporter une réévaluation de ce qui nous est indispensable à vivre, bien au-delà de l'argent et surtout de son accumulation irraisonnée.
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15 : 03 : 20 |
 RESISTANCE CULTURELLE |
RESISTANCE CULTURELLE, RESISTANCE DES SAVOIRS
Des informations nous parviennent et des directives pour fermer tous les "lieux non indispensables". Le sous-entendu est que les lieux de culture et d'éducation ne sont pas indispensables. La formulation est maladroite mais significative.
Je l'écris depuis des années, nous avançons vers des sociétés de la norme dans un grand hôpital planétaire. Au nom du "Bien", chacune et chacun est pisté et régulé et mis sous anesthésie. C'est très dangereux et liberticide.
Loin de moi l'idée de juger de la matérialité de la pandémie actuelle et d'ailleurs je respecterai les consignes individuellement et pour la vie collective. Mais il faut aussi réagir dans ce cadre et appeler à une Résistance culturelle et une Résistance des savoirs.
Si nous ne pouvons plus accueillir de personnes et faire des événements, utilisons les moyens vidéos à notre disposition, multiplions les propositions en ligne. Certes, ce triomphe du virtuel sur le réel nécessitera de toujours rappeler le côté tangible et irremplaçable de la situation vécue réellement et du caractère unique des objets (dont les livres). Mais c'est le moyen de continuer à diffuser cultures et savoirs, à ne pas se laisser confiner dans le menu hôpital avec quelques pas journaliers sous camisole chimique et visuelle.
Profitons-en pour multiplier les propositions et l'imagination ! Créons ces médias intermédiaires qui manquent tant ! Oui faisons de la Résistance culturelle et de la Résistance des savoirs !
(dessin de Gg, Larmes végétales, coll. Nuage Vert - musée mobile Vallée de la Dordogne)
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25 : 02 : 20 |
 TERRISTES ET ATERRISTES |
TERRISTES ET ATERRISTES
Je suis surpris de la confusion
mentale à l'oeuvre aujourd'hui partout. Pourtant les enjeux me semblent
clairs et décisifs pour longtemps. Alors répétons inlassablement...
Notre échelle est locale-globale partout. Nous devons revenir à la
vision directe, au souci de la proximité, mais dans des solidarités
planétaires car pollutions, dérèglements climatiques, épidémies,
mouvements de populations ignorent les frontières.
Notre réflexion individuelle dans ce cadre ne peut être que
singulière-plurielle. Singulière dans des convictions issues de notre
histoire propre et de choix que l'on peut souhaiter éclairés, plurielle
car nous échappons difficilement à une existence en réseau dans des
sociabilités ici et ailleurs ayant des conséquences directes sur notre
devenir.
Sur ce plan individuel-collectif, deux points
apparaissent discriminants : la question de la défense de la diversité
biologique pour une planète évolutive où les humains devraient vivre en
harmonie avec leur environnement (un équilibre toujours à repenser) ;
celle de la tolérance et de l'intolérance, c'est-à-dire la différence
entre des volontés d'uniformisation des fonctionnements et des
conceptions du monde d'une part, et la défense de la diversité dans des
choix rétro-futuro (traditions choisies et innovations) en acceptant
comme base commune la démarche critique et expérimentale des sciences.
Les terristes défendant l'environnement, la diversité de modes de vie
et de pensée, le dialogue dans l'acceptation de connaissances toujours
en évolution. Les aterristes, dont les actions peuvent prendre de
multiples formes, puisque l'utilisation à court terme des ressources
environnementales pour le profit financier, les guerres nationalistes
(qui sont des guerres civiles terrestres) ou communautaristes, les
sociétés du contrôle au nom de la sécurité et de la rationalité
sanitaire, les pouvoirs autoritaires sur un dogme arrêté --religieux ou
non-- ignorant des faits et des savoirs, alternent et se conjuguent.
Oui, nous ne nous classons probablement pas ainsi pour le moment, mais
nous verrons dans les temps à venir que les humains pensent et agissent
en réalité suivant pareil clivage ici et partout : terristes ou
aterristes.
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24 : 02 : 20 |
 FAIRE IMAGE ? |
A la seconde où je vous écris, j'aimerais réaliser une exposition plastique sur le thème : "Faire image ?". Il faut pour cela des moyens et de la place, de manière à ce que l'exposition dans les murs et hors les murs ait un impact et puisse utiliser une sélection de mes productions visuelles.
Dans un temps où chacune et chacun sont devenus des spectateurs-acteurs, l'interrogation parallèle du monde des images et de la manière dont on fait image individuellement, me semble essentielle. J'aimerais avoir les moyens de réaliser visuellement cette interrogation, qu'il faut bien appeler locale-globale.
Cela pourrait itinérer en adaptant l'ensemble en fonction des lieux.
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21 : 12 : 19 |
 TERRISTE OU ATERRISTE ? |
QUAND « TERRIST » EST ETOUFFE PAR « TERRORIST »
Devenir terriste, c’est occuper la planète Terre en en défendant l’aspect unique, unique de biodiversité et de culturodiversité. Les humains naissent Terriens. Ils deviennent « terristes » par réflexions et convictions.
Cela paraît simple et a des conséquences que j’expose depuis des années entre philosophie de la relativité et écologie culturelle. Et pourtant. Le mot « terrist » est parasité par un autre : « terrorist », alors que les attitudes terristes sont conceptuellement aux antipodes des actions terroristes.
Il nous faut donc réfléchir à la façon dont le terrorisme a pollué l’ensemble de la pensée contemporaine. Ce phénomène marginal et cruel est devenu primordial dans ce que j’avais caractérisé dans Le Monde au moment des événements de Madrid comme un « média-terrorisme », un terrorisme conçu pour et avec les médias. Depuis les Twin Towers, le choix des cibles et la construction d’une succession d’événements concomitants (le 13 novembre 2015 à Paris) sont là pour kidnapper l’attention des médias mondiaux en boucle 24h sur 24.
Dans la guerre mondiale médiatique, la plus-value spectaculaire de la violence est ainsi décisive. Elle est décisive pour surévaluer de micro-causes. Elle est décisive pour créer un monde du « Mal » qui justifie militarisations et répressions. Après la guerre froide avec l’opposition « communisme-capitalisme », est scénographié ainsi un nouvel affrontement entre les défenseurs de la liberté et les tenants d’une dictature de la violence.
LA VIOLENCE EST UNE ERREUR
La violence est une erreur quelle qu’en soit la cause. Elle est contre-productive. La seule violence compréhensible est celle d’une police planétaire agissant au nom d’un pacte commun de valeurs évolutives acceptées et luttant contre les violences collectives et individuelles.
La grossière erreur des mouvements anarchistes à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle fut cette sorte de romantisme de l’action par le fait qui a déconsidéré les libertaires comme étant des porteurs de bombes et des chantres de l’assassinat.
Et qu’on ne vienne pas brouiller les cartes en donnant des exemples de résistance en temps de guerre : les situations de guerre ne sont pas des situations de paix, quels que soient les enjeux et les tensions. Ce n’est nullement une utopie « bisounours ». C’est un calcul pragmatique sur des valeurs qui ont fait que les situationnistes, par exemple, ont refusé les dérives violentes du terrorisme de gauche italien des années 1970.
LA COURSE A L’AUDIENCE A CRIMINALISE TOUS LES GENRES MEDIATIQUES
Voilà pourquoi il importe de bannir toutes ces attitudes « black blocks » de destructions qui favorisent la répression. Voilà pourquoi il faut arrêter la prise d’otage des médias par quelques crétins hallucinés. J’ai plus de respect pour une agricultrice qui expérimente une autre façon de cultiver que pour un cinglé qui égorge et pose des bombes. Silence médiatique sur le terrorisme. Arrêtons d’en faire des vedettes comme avec cet Anders Behring Breivik. Arrêtons aussi de survaloriser le fait divers qui devient le fait premier. Arrêtons la fascination pour le monstre criminel, pour la violence superlative.
Dans la course à l’audience, le news marketing, comme pour la fiction et le marché des séries, la violence est devenue une prime. Primauté à la terreur. Le gore s’est banalisé. On dissèque du cadavre à tout va.
LE COMBAT POUR LA TOLERANCE ET LA DIVERSITE : TERRIST VERSUS ATERRIST
Etre « terrist » est à l’opposé de cela. J’ai écrit depuis les années 1970 que la vraie lutte bipolaire qui se dessine sera entre les tolérants et les intolérants, entre les défenseuses et défenseurs de la diversité et les prosélytes d’une vision du monde unique et autoritaire. C’est bien de cela dont il s’agit : une pensée terriste ouverte et évolutive, acceptant l'éclairage expérimental des sciences, ou une conception monomaniaque, unique, exclusive, généralement basée sur un hier idéalisé et des vérités intangibles. Pluros contre monos.
TERRISTS VERSUS ATERRISTS. Prométhéens asservissants les autres et la nature contre tenants du partage, de l'échange et de l'évolution dans une conception environnementale globale.
Face aux terristes, les négationnistes de la diversité, dont les terroristes sont l’écume spectaculaire, sont entrés ainsi dans un affrontement vital. Alors oui, désormais, il faut que dans les moteurs de recherche le mot « terrist » arrive avant celui de « terrorist », car il est autrement plus important de penser le présent et le futur de notre planète commune que de s’appesantir sur les égarements calculés et instrumentalisés de quelques-uns.
Caractérisons l'aterrisme pour ce qu'il est : un égarement destructeur. D'aucuns considèreront que ce résumé facile de la pensée entre une cause du "bien" et une cause du "mal", entre le positif et le négatif, est un réflexe puéril. Il l'est en partie car la pensée générale de l'environnement conçoit l'utilité relative de tous les interlocuteurs. Il n'empêche que cette opposition pratique permet de mobiliser de façon simple pour une évolution qui tente d'éviter les écueils dangereux parallèles de l'uniformisation ou de l'éclatement égoïste des communautés, de l'instrumentalisation de la nature et des pollutions massives destructrices.
Face à cela, être « terrist » a le sens de choix éthiques et pratiques au quotidien ici et partout dans une réconciliation entre nature et culture.
Parlons désormais de ce qui importe vraiment !
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11 : 12 : 19 |
 VU (Unité de Valeur Universelle) |
UVU
UNITE DE VALEUR UNIVERSELLE
L'UVU
(Unité de Valeur Universelle) peut prendre les formes que vous voulez
(ce n'est pas l'aspect qui compte mais le principe). Son originalité en
effet n'est pas d'être une xième monnaie. Elle est un système de cotation généralisé des actions et produits.
C'est ainsi une bourse vivante et informelle. Chacune et chacun évalue
ses actes ou ses produits et ceux des autres. Et on échange les infos.
L'UVU
est de cette manière une façon de reconsidérer constamment ce qui est
d'habitude jugé sans prix ou sans valeur ou ce qui est très cher ou peu
cher. L'UVU est un regard neuf porté chaque instant sur nous et la planète !
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25 : 11 : 19 |
 TERRIST CARD |
LA CARTE TERRIST EST PRETE !
Voici, après moult échanges, la carte Terrist que chacune et chacun peut imprimer et traduire en diverses langues.
Il reste à s'en inspirer, à tirer les conséquences multiples et variées des principes de cette non-organisation...
DEMANDE DE MODELE VECTORIEL POUR IMPRESSION SUR TOUS FORMATS : terrist.net / contact
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une de mes apparences :
---------------------------------- mes principes :
- je ne suis pas juste humaniste ou naturophile, mais terriste
- j'agis d'abord ici mais en pensant à l'ailleurs
- je veux perpétuer la diversité biologique et culturelle dans l'évolution
- je défends l'approche critique, pluraliste et expérimentale des
sciences contre tout dogme établi et les sociétés du contrôle
liberticides
- je pense le relatif dans la solidarité globale
d'un monde en interactions, avec non-violence et tolérance, au-delà des
frontières physiques ou mentales ------------------------------------
j'écris mon signe d'appartenance :
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cette carte d'adhésion volontaire à une non-organisation peut être
traduite dans toutes les langues. Humains, animaux, plantes ou autres
habitants terrestres s'inscrivent comme terristes dans notre aventure
commune si éphémère et si longue !
Plus les crimes guerriers se
multiplient stupidement et les crimes écologiques et les génocides
culturels et cette concentration exponentielle de l'argent sur une
planète où on veut nous faire croire que tout s'achète et se vend, plus
les communautés se raidissent sur leurs égoïsmes concurrents, plus
l'espèce humaine devient dangereusement proliférante, plus devenir
terriste est essentiel. Oui, prenons conscience qu'il n'y a pas d'autre
planète Terre ! Partout nous ne sommes rien, mais partout nous sommes
aussi le centre du monde !
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29 : 08 : 19 |
 ATLAS ET HUMAINS-BALANCES (HUMBAL) |
Une vision diurne...
Désormais, chacune ou chacun d'entre nous devient Atlas : condamné-e à porter, non pas le monde ou la sphère céleste, mais plus simplement le globe terrestre. Nous devenons des humains-Terre, liés plus que jamais à notre planète, dont nous avons collectivement accéléré les évolutions et les périls. Nous portons une responsabilité collective, qui devient de facto individuelle aussi.
Notre figure mythologique serait ainsi Atlas, quand beaucoup nous voient comme des petits savants fous avec la déraison de la raison.
Moi, je nous pense plutôt comme des figures-balances, avec nos bras dépliés, sorte d'oiseaux mazoutés, en roulis perpétuel entre l'ici et l'ailleurs, la folie et la sagesse, la technique et le simple. Proies aimantées par les extrêmes. La philosophie de la relativité trouve là son emblème précaire : les humains dans leur environnement, aventuriers de la vie, ne cessent de balancer, en déséquilibre permanent.
La recherche expérimentale du choix éclairé est notre seule aiguille.
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