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DE de Gaulle à Mitterrand, 30 ans de dessins d'actualité
Type de trace : livre d'expo
date de parution : décembre 1989

280 pages, 76 dessinateurs, une image inédite de Siné, un travail avec des Allemands. Je réalisais un grand historique et imposais un texte sur Willem, le premier du genre car il était alors assez méprisé (assez vite ensuite, il reçut prix et hommages, avant d'intéresser même aujourd'hui les historiens d'art). Je savais son rôle jeune dans le mouvement Provo à Amsterdam et je l'incitais à donner un ensemble important de revues de contre-culture au Musée d'histoire contemporaine. Le dessin d'actualité, comme la bande dessinée et le graphisme, m'ont toujours paru des formes d'expression essentielles. J'avais et j'ai des relations d'amitié avec André François, Cabu, Plantu, Wolinski, Willem,Siné ou Tim. J'apprécie des personnalités plus marginales comme Nicoulaud ou Montellier (et beaucoup d'autres...)



68
Type de trace : expo et livre
date de parution : 3 mai 1988

Pas moins de 304 pages. Là encore, le travail fut pionnier. Personnellement, de 1968, j'ai la mémoire de la 2CV de ma prof d'anglais qui nous amenait clandestinement à Paris, des boutiques dans Versailles pillées en sucre et pâtes par une population terrorisée et de l'ordre moral difficile à imaginer aujourd'hui (je lisais Sade grâce à Pauvert et Barbarella grâce à Losfeld). En 1988, dans les années gauche caviar et Bernard Tapie, ce fut le rejet des baba cools. Les maos étaient dans la presse ou la pub. 1968 n'était pas du tout à la mode et nous fûmes les seuls courageux à faire ce gros travail. J'insistais pour appeler cela "mai-juin 68", car en fait toutes les images produites, ou presque, datent de juin. Avec Geneviève Dreyfus-Armand (ex trotskyste de la LCR, qui avait vécu les événements), on s'est partagé le travail. J'ai enquêté sur l'aspect culturel, rencontré et interviewé les créateurs d'affiches ou les activistes, croisé Debord alors à Paris par Merri Jolivet, vu Rancillac, Fromanger, Rougemont, Paris-Clavel... Grapus nous a donné tout son fonds et fait l'affiche de la BDIC. François Le Quernec a inauguré une politique d'images de grands graphistes pour chaque manifestation. Siné, Wolinski ou Cabu devenaient des amis. On installait avec François Miehe un atelier de sérigraphie dans nos salles des Invalides et les visiteurs sortaient avec "La police vous parle tous les soirs à 20h".



OULIPO
Type de trace : photo
date de parution : 1988

En 1988, toujours magasinier en faisant un boulot de conservateur, je déménageais rue Beaurepaire, entre la place de la République et le canal Saint-Martin (grâce à mes parents, car je fais partie de la génération de la crise, qui a toujours tiré la langue). C'était populaire, avec plein de grossistes en tapis, des vieux alcoolos au bar prenant des blancs secs bombés dès l'aube. Avec mon ami Christian, on investira davantage le quartier en trouvant un atelier de couture très grand vers Belleville. On y tentera une aventure de phalanstère artistique débouchant sur créations et manifestations collectives. Dans le même temps, des amitiés, comme ici à Penne-du-Tarn avec Noël Arnaud, encore entouré de ses livres et oeuvres, à parler des Réverbères et de Dada, de la Résistance, de Picasso, Eluard (il avait le manuscrit original de "Liberté") et La Main à Plume, du surréalisme révolutionnaire, de Jorn et Dotremont avec Cobra, de Queneau, de Dubuffet et Jorn faisant de la musique, de Vian, de Debord et leur conférence en 1957, de Wolman, de Caradec, de Jarry, de Prévert, de Pérec et de l'OULIPO, de nos rires, de nos nuits assoiffées et du Jorn qui me réveillait dans la chambre, près de la terrasse aux cactées. Des morts vivants et des vivants défiant la mort.



Les Peintres d'histoire
Type de trace : revue-affiche bilingue
date de parution : novembre 1988

Voilà. Avec mon ami Louis Rollinde (Christian de Beaumont), nous voulions relancer une production artistique avec du SENS, sans pour autant retomber dans l'art militant. Clairement, dès le premier numéro de notre revue-affiche bilingue, nous avons affirmé la nécessité de traiter de l'histoire en général et de l'histoire intime, quotidienne. Nous avons ainsi anticipé, tant le retour des plasticiens vers l'événement après la chute du mur de Berlin, que l'intérêt des musées pour les rapports entre art et histoire. Je serai d'ailleurs en 1996 conseiller de l'exposition Face à l'histoire au Centre Pompidou à Paris, tandis que Londres faisait Art and Power, Berlin Berlin-Moscou, et Paris encore Les Années trente en Europe. Quand au retour de l'intime, avec la webcam, il est devenu partout proliférant, jusqu'au dégoût.



Téléphagies
Type de trace : peintures dans boites noires
date de parution : octobre 1988

J'en avais assez de l'art formel des années 1980, des installations, grands décors abscons. La télévision régnait sans partage. Aussi, je commençais alors une longue série de vues critiques d'après des images arrêtées de télévision. L'étrangeté des vues brutes était pour moi matière à interprétations. Je pensais, pendant ces années-là, à de la peinture de résistance, dans un temps où la mode était à son abolition. Mais une peinture sur nos réalités quotidiennes et imaginaires. Ces téléphagies étaient montées dans des boites noires en relief, présentées de façon unique ou en mur d'images.



Première Guerre mondiale
Type de trace : livre
date de parution : juin 1987

Un tournant. Un an de travail avec Christophe Prochasson sur cette année charnière (1917) et cette période charnière dans une institution référence (qui s'était créée par et pour le conflit). J'ai fait parallèlement un mémoire sur toute la propagande par l'image en France (1914-1918), repris dans le livre. Ce fut la guerre également avec l'Historial de Péronne naissant qui voulait annexer tout le fonds du musée. J'ai dû passer ma vie à me battre... Des ressources très importantes ont été exhumées à cette occasion, à la grande jalousie des auteurs français et étranger postérieurs qui omettent toujours cette manifestation, maintenant que la Première Guerre mondiale est devenue très à la mode. C'est là que j'ai montré le basculement des images en 1916-1917. Nathalie, ma compagne enceinte de Pauline, tapait à la maison le mémoire sur notre seule petite table. Elle accouchait le 31 mai et je lui apportais le livre-catalogue. Pauline naissait ainsi l'année des révolutions russes et avait Aisha (morceau de John Coltrane, princesse du désert) comme troisième prénom.



Histoire immédiate
Type de trace : livre
date de parution : 3 juin 1986

J'ai tout fait pour cette expo. C'était une expérience incroyable : récupérer à chaud toutes les affiches de la campagne électorale et les analyser en les présentant au musée un mois après l'élection. C'était le moment où je passais des heures dans tous les partis, chez les collectionneurs, pour rapporter des rouleaux énormes d'affiches, faire des pochettes, les classer, avec mes hanches opérées. L'expo a inspiré le livre La Politique à l'affiche de Jean-Marc, Philippe Benoit et Jean-Marc Lech et l'expo que j'ai montée ensuite au musée sur l'affiche politique de 1958 à 1986. C'était le plein triomphe de la publicité politique et du marketing. J'écrivais déjà sur le financement des partis politiques et sur la dépolitisation, dans ce livre préfacé par René Rémond. C'est à ce moment-là que j'ai incité à changer le nom du musée en Musée d'histoire contemporaine et joué un rôle de conservateur tout en étant magasinier (très mal payé, vivant dans un studio avec un enfant). Dans ce pays bloqué, j'ai dû reprendre des études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales avec Marc Ferro, tout en travaillant, et fêté mes 30 ans sur une péniche canal Saint-Martin.



Matériaux affiches
Type de trace : revue
date de parution : avril 1985

J'ai co-fondé cette revue dirigée par Stéphane Courtois au sein de l'association présidée par Daniel Mayer. Là, je rendais hommage à l'affichiste Paul Colin, rencontré à Nogent, et interviewais Villemot --même sur sa production pétainiste. Peinture ("cadrages") et écriture clandestines d'un côté et mise en valeur de l'affiche politique et des musées d'histoire de l'autre, le programme était chargé. En plus, un enfant était né et dormait dans la baignoire les soirs où les cigares envahissaient des nuits bruyantes et alcoolisées d'ami(e)s cinéastes, vidéastes, écrivains, peintres, ou menuisiers et magasiniers.



expo intégrale
Type de trace : livre
date de parution : juin 1984

L'initiative est de Véronique Blum, relayée par Joseph Hue. Mon ami Philippe Buton la mène, mais j'interviens lourdement pour que l'iconographie soit très présente et qu'elle puisse être analysée. Je commets un article timide sur la production culturelle. A côté des grandes manifestations comparatistes lancées par Pontus Hulten au Centre Beaubourg (Paris-Berlin, Paris-Moscou...) et avec des moyens sans comparaison, voici le début d'une autre conception de l'exposition d'histoire où l'image n'est pas juste l'illustration d'un discours historique. Comme au Centre, nous faisons des livres et pas des catalogues, dont j'accompagne toute la maquette. Je me bats pour montrer des affiches en nombre (comme des dessins de presse ou des photos), car elles ont un sens dans la propagande et occupent l'espace public et les mémoires. Mon petit Antoine nait cette année-là, l'année d'Orwell. Ses deux autres prénoms sont un hommage à Victor Serge.



Intersigne
Type de trace : revue
date de parution : décembre 1982

Tout le travail de cette revue éphémère est dû à François Leperlier (qui a depuis redécouvert la photographe Claude Cahun). J'ai écrit un grand article sur la BD ("La bande dessinée, bulles, bangs et cases en question") et un petit papier de fin sur le musée d'Ennery, qui se terminait par "N'allez pas au musée d'Ennery", car je voulais en protéger la muséographie totalement désuette qui était une oeuvre en elle-même.J'ai beaucoup apprécié François, ses frères (spécialistes de la pâte de verre) et Karina. Il y avait des surréalistes très honorables comme Péret ou Benoit, même si ce n'était pas ma tradition (j'allais quand même chez Losfeld dans les années 1970, rue de Verneuil et aidais parfois un clochard céleste qui habitait en face, Serge Gainsbourg). J'ai rencontré alors le punk rocker-cinéaste Ossang (et nous continuons à nous voir), Jimmy Gladiator et Le Goff (nous avons dérivé avec sa fille Alice, ma compagne Nathalie enceinte et les surréalistes tchèques dans la bière et dans Prague tenue par les communistes, où Kafka était banni).



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